La communauté juive hassidique derrière Louis Kemp aux élections scolaires
Même si leurs enfants ne fréquentent pas les écoles de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), des centaines de Juifs hassidiques de Boisbriand auraient appuyé le candidat à la présidence, Louis Kemp, lors des élections scolaires le 2 novembre dernier. Cet appui massif n’est pas sans susciter des réactions chez ses opposants.
Les chiffres divergent quant au nombre d’électeurs juifs à s’être rendus aux urnes le 2 novembre. Louis Kemp estime que 200 membres de la communauté Tosh ont exercé leur droit de vote alors que certains de ses adversaires parlent de 300 à 450.
N’en reste pas moins que les opposants de Louis Kemp sont convaincus qu’il ait raflé le « vote juif » et se questionnent sur ce soutien pour le moins inusité.
« Je ne suis pas allée voir la communauté juive durant la campagne, car nous n’avions aucun intérêt. Ils ne fréquentent pas nos écoles », a mentionné Sylvie Robberts, candidate à la présidence qui a terminé troisième au scrutin.
Dans le territoire électoral de la CSSMI, c'est à Boisbriand où les candidats aux postes de président et de commissaire l'ont emporté avec les plus grandes marges.
Louis Kemp, qui a terminé deuxième au scrutin final à la présidence, y a récolté 61,94 % des suffrages. Sa candidate au poste de commissaire, Karine Laramée, a gagné avec 71,85 % des intentions de vote.
Du jamais vu
Consciente que l’appui des Juifs n’ait pas influencé l’issu des résultats finaux, Sylvie Robberts considère que Louis Kemp a usé d’une « stratégie de bas étage » en allant courtiser cet électorat.
Pour sa part, la grande gagnante de la soirée électorale, Paule Fortier, s’est dite très surprise de l’engouement qu’a suscité l’élection scolaire dans la communauté Tosh.
« Rarement a-t-on constaté dans le passé un intérêt aussi marqué de la part d’un groupe de personnes précis pour une élection scolaire. On m’a rapporté que des déplacements par autobus étaient organisés pour aller voter. Pour des élections scolaires, c’est du jamais vu ».
Paule Fortier se questionne sur ce qui a pu amener les Juifs hassidiques à se rendre aux urnes. « Je me serais questionnée tout autant si cela s’était produit dans une autre municipalité ».
Louis Kemp se défend
Le principal intéressé avoue avoir sollicité l’appui des deux leaders de la communauté juive lors de la campagne électorale. Il dit les avoir incités à voter pour lui en leur promettant de bien gérer leurs taxes scolaires.
« Leurs enfants ne vont pas dans nos écoles. C’était donc la seule chose que je pouvais leur offrir », a confié Louis Kemp.
Pour lui, c’est l’unité au sein même de cette communauté qui explique le fait qu’ils aient voté en bloc. « C’est un groupe facile à réunir, très coopératif et qui est toujours prêt à aider ».
Louis Kemp indique ne pas s’être servi d’aucune façon du fait qu’il était le conjoint de la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, et de ne pas avoir été impliqué dans l’organisation des déplacements lors de la journée du vote.
Et pour lui, le fait d’avoir courtisé ces gens n’a rien de stratégique.
« En politique, on ne choisit pas qui vote pour nous. Je suis allé voir les Juifs comme je suis allé rencontrer les personnes âgées ».
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