La situation pour les locataires des grandes villes des Laurentides se détériore, conclut le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Selon des données inédites tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages réalisée en 2011 par Statistiques Canada, la part des revenus consacrée au logement n’a cessé d’augmenter entre 2006 et 2011 pour les ménages locataires de Saint-Jérôme, Sainte-Thérèse et Saint-Eustache (Voir tableau plus bas).
Pour le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, il ne faut pas chercher bien loin pour trouver les causes de ce phénomène.
« À Saint-Jérôme, la hausse des loyers a été de 16 % entre 2006 et 2011. Or le revenu des locataires n’a augmenté que de 8 % durant la même période. À Sainte-Thérèse et Saint-Eustache, le loyer s’est accru de 13 %, alors que le revenu y a augmenté de 5 %», affirme-t-il.
Tristes records pour Sainte-Thérèse et Saint-Eustache
Selon les chiffres du FRAPRU, près de 1 locataire sur 5 (21 %) de Sainte-Thérèse consacre plus de 50 % de ses revenus à son loyer. À ce chapitre, la municipalité arrive en tête de liste parmi les 40 villes les plus populeuses du Québec.
La Ville de Saint-Eustache détient quant à elle le triste record de la ville québécoise où le pourcentage de ménage versant plus de 30 % de ses revenus au loyer est le plus élevé. En effet, quelque 2295 ménages, soit 43 % des locataires, se retrouvent dans cette situation.
«Les gouvernements considèrent qu’un ménage ne doit pas payer plus de 30 % de ses revenus au logement sans devoir couper dans les besoins essentiels, dont la nourriture. Imaginons les conséquences, quand ce pourcentage s’élève à 50 % ou même 80 %», ajoute François Saillant.
Pénurie
L’enquête menée par le FRAPRU démontre également que les ménages dont le soutien principal provient du revenu d’une femme sont souvent plus à risque.
À Saint-Eustache, 52 % de ces ménages versent plus de 30 % de ses revenus au loyer, 46 % à Saint-Jérôme et 44 % à Sainte-thérèse.
Finalement, le regroupement national pour le droit au logement déplore la pénurie de logements locatifs toujours existante dans les Laurentides.
Les taux de logement inoccupés extrêmement bas (1,6% dans la MRC Thérèse-De Blainville et 1,7 % dans la MRC Deux-Montagnes) et le peu de constructions de logements locatifs en sont les causes.
Part de revenu consacrée au loyer en 2011
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Ménages consacrant plus de 30 % des revenus au loyer
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Ménages consacrant plus de 50 % des revenus au loyer
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Ménages consacrant plus de 80 % des revenus au loyer
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Saint-Jérôme
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6100
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2600
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980 (hausse de 50 % par rapport à 2006)
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Saint-Eustache
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2295
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1020
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480 (Hausse de 85 % par rapport à 2006)
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Sainte-Thérèse
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2500
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1340
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530 (Hausse de 34 % par rapport à 2006)
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Source: FRAPRU
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