Environnement
Sept Canadiens sur dix sont inquiets des effets des changements climatiques
Par La Presse Canadienne
Une forte majorité de Canadiens — et une proportion encore plus forte de Québécois — s’inquiète des effets des changements climatiques et identifie l’évolution du climat comme la raison principale qui explique l’augmentation du nombre d’événements météorologiques extrêmes, suggère un nouveau sondage.
Le coup de sonde de la firme Léger révèle cependant que seule une petite fraction des personnes interrogées ont cité les changements climatiques comme étant le principal problème auquel le Canada est confronté actuellement.
Léger a interrogé plus de 1500 personnes afin de connaître leur point de vue sur les changements climatiques dans le cadre d’un sondage en ligne mené du 8 au 10 septembre.
Le sondage, qui est pondéré pour tenir compte des différences démographiques, ne peut pas se voir attribuer une marge d’erreur, puisque les sondages en ligne ne sont pas considérés comme étant des échantillons aléatoires.
Ces nouvelles données arrivent à la fin de la pire saison des incendies de forêt de l’histoire du Canada.
À l’échelle mondiale, les températures ont atteint des records en juillet, tandis que les Canadiens de toutes les provinces et d’une grande partie des territoires ont été directement touchés par les incendies — ou du moins par l’épaisse fumée qui a recouvert des villes et des villages à des milliers de kilomètres des feux eux-mêmes — au cours de l’été.
Plus de 100 000 personnes ont été forcées d’évacuer leur maison entre mai et septembre d’un bout à l’autre du pays. Des centaines de maisons ont été détruites par les flammes, dont environ 200 en banlieue d’Halifax au printemps et presque autant à West Kelowna, en Colombie-Britannique, en août.
Dans ce contexte, 72 % des Canadiens interrogés se sont dits inquiets ou très inquiets par les changements climatiques, comparativement à 21 % qui ont déclaré qu’ils n’étaient pas très inquiétés par cet enjeu. Seulement 7 % des répondants ont indiqué ne pas s’inquiéter du tout.
Les Québécois et les jeunes plus inquiets
Les répondants du Québec étaient les plus susceptibles d’être inquiets ou très inquiets, à 84 %, tandis que les Albertains étaient les moins susceptibles de l’être, à 55 %.
Les jeunes Canadiens sont également davantage préoccupés par le climat que les Canadiens plus âgés et les femmes sont plus inquiètes que les hommes.
Malgré tout, les problèmes liés à l’économie ont largement dépassé les changements climatiques en tant que question prioritaire pour les Canadiens. Seulement 7 % des personnes interrogées ont cité les changements climatiques comme le principal problème auquel le pays est confronté de nos jours.
La plus grande proportion — 33 % — a choisi l’inflation comme étant le principal problème des Canadiens, tandis que 16 % des répondants ont choisi le coût du logement et 8 % ont opté pour la hausse des taux d’intérêt.
Quelque 69 % des personnes interrogées sont d’avis que les changements climatiques sont causés par l’activité humaine, comparativement à 21 % qui estiment qu’il s’agit simplement d’une partie d’un phénomène naturel.
Plus de 80 % des Québécois interrogés ont blâmé l’activité humaine pour les effets des changements climatiques, comparativement à 51 % des Albertains.
Lien avec les événements extrêmes
Près des trois quarts des Canadiens interrogés pensent que les événements météorologiques extrêmes sont liés aux changements climatiques, tandis qu’environ deux répondants sur trois s’attendent à voir des conditions météorologiques encore plus extrêmes dans les prochaines années.
Parmi les personnes interrogées, 61 % ont révélé avoir déjà modifié certains de leurs comportements quotidiens en raison de leurs préoccupations concernant les changements climatiques, alors que 68 % ont fait savoir qu’elles prévoyaient le faire au cours des cinq prochaines années.
Toutefois, seulement 40 % des répondants ont indiqué qu’ils seraient prêts à apporter de tels changements s’ils étaient associés à des coûts.
Les militants écologistes soutiennent depuis longtemps qu’il ne faut pas seulement regarder les coûts associés au changement de nos habitudes actuelles, mais qu’il faut aussi prendre en compte le coût associé au statu quo.
Le printemps dernier, le gouvernement fédéral a publié une analyse mise à jour démontrant que chaque tonne d’émissions de gaz à effet de serre (GES) émise coûte au Canada 261 $ cette année.
Ces coûts incluent les effets des conditions météorologiques extrêmes sur des éléments tels que la production alimentaire, la santé humaine et les factures de réparation en cas de catastrophe. L’analyse suggère que d’ici 2030, ce coût atteindra 294 $ la tonne.
Les statistiques les plus récentes démontrent que le Canada a émis environ 670 millions de tonnes de GES en 2021. L’objectif actuel vise à réduire ce chiffre de plus de 230 millions de tonnes par an d’ici 2030.
Mia Rabson, La Presse Canadienne
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