Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Sondage Léger

Plafond pour le secteur fossile: les jeunes semblent moins pressés que les vieux

durée 12h00
24 avril 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Un nouveau sondage Léger montre sans surprise que les électeurs conservateurs du Québec sont moins enclins que ceux des autres partis à appuyer des politiques de réduction de gaz à effet de serre de l’industrie pétrolière. Ce qui peut toutefois étonner, dans ce coup de sonde, c’est que les jeunes semblent moins pressés que les plus vieux à voir le gouvernement agir.

En décembre dernier, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a présenté un plan pour plafonner les GES de l’industrie pétrolière et gazière. Le projet de règlement devrait être publié d’ici le milieu de 2024 et la réglementation finale devrait être mise en place en 2025.

Un nouveau sondage commandé par Nature Québec montre que 80 % des Québécois veulent que le gouvernement du Canada agisse rapidement dans ce dossier, mais seulement 37 % des répondants  croient qu’il est réellement déterminé à le faire. 

Les Québécois plus âgés, ceux de 55 ans et plus, croient à 84 % qu’Ottawa devrait accélérer sa mise en place de règlements des émissions de l’industrie du pétrole et de gaz.

En revanche, chez les 18 à 34 ans, ils sont 72 % à croire qu’Ottawa devrait accélérer sa réglementation.

Cette petite différence d’opinions, entre les plus âgés et les plus jeunes, est également notable dans d’autres aspects du sondage.

Par exemple, une proportion de 84 % des 55 ans et plus a répondu être en accord avec l'énoncé qui soutient que «le gouvernement du Canada devrait arrêter de permettre aux entreprises de retarder les politiques et les actions de réduction de la pollution».

Les 18 à 34 ans, pour leur part, étaient à 70 % en accord avec cet énoncé. 

«C’est une des affaires qu’on qualifie d’inusitées dans ce sondage-là», mais «c’est intéressant, car les 55 ans et plus sont ceux qui vont voter le plus lors d’élections», a réagi Anne-Céline Guyon, analyste Climat-Énergie chez Nature Québec.

Même si de récents sondages font état d’une montée de la popularité du Parti conservateur du Canada auprès des jeunes adultes et que le sondage commandé par Nature Québec indique que les jeunes se soucis moins que leurs aînés de la mise en place rapide de mesures pour forcer les pétrolières à plafonner leurs émissions, Anne-Céline Guyon ne croit pas qu’il faut y voir le signe d’une sorte de «désengagement climatique» de la jeunesse. 

«Le taux d'adhésion à la réglementation des jeunes reste quand même aux alentours de 75 %, c'est quand même des taux très élevés, j'ai envie de vous dire. Donc moi, je n’y vois pas tant d'inquiétudes que ça pour le moment», a indiqué l'analyste chez Nature Québec.

Payer pour polluer

Il y a quelques mois, lorsqu’il a annoncé les grandes lignes de son plan pour plafonner les émissions de GES du secteur du pétrole et du gaz en 2030, de 35 à 38 % sous les niveaux de 2019, le gouvernement a également indiqué que les entreprises pourront payer des montants pour se donner de la flexibilité. 

Ainsi, si l’on tient compte des assouplissements, l’industrie pourra produire des niveaux d’émissions de 20 à 23 % sous les niveaux de 2019 à condition qu’elle achète des crédits de compensation ou qu’elle contribue à un fonds de décarbonation.

Le sondage Léger indique que 78 % des 55 ans et plus ne sont pas d’accord avec l’idée de permettre aux entreprises de «payer pour polluer». 

Chez les 18-34 ans, cette proportion est de 64 %.

Différences d’opinions entre les allégeances politiques

Le sondage Léger montre très peu de divergence d’opinions entre les électeurs libéraux, néo-démocrates et bloquistes alors que les électeurs conservateurs ont des avis moins favorables que ceux des autres partis à réglementer l’industrie.

Par exemple, 59 % des électeurs conservateurs du Québec sondés croient que le gouvernement «devrait accélérer sa réglementation de la pollution de l'industrie pétrolière et gazière», comparativement à 91 % des électeurs bloquistes, 91 % des électeurs du NPD et 88 % des électeurs libéraux.

Toutefois, même parmi l’électorat conservateur, une majorité souhaite agir vite et sans tenir compte de l’avis du secteur fossile, puisque 54 % des répondants s’identifiant aux conservateurs se disent en accord avec l’énoncé selon lequel «le gouvernement du Canada devrait agir rapidement pour mettre en place la politique sur les émissions de pétrole et de gaz, quelles que soient les préoccupations exprimées par les compagnies pétrolières et gazières».

Le sondage en ligne a été réalisé à l’échelle de la province, du 5 au 8 avril 2024, auprès de 1002 répondants québécois âgés de 18 ans ou plus.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


6 décembre 2024

Les conducteurs étrangers qui échouent un examen ne pourront plus conduire seuls

La tolérance de Québec envers les conducteurs en provenance de l’étranger qui échouent l’examen pratique en vue d’obtenir un permis de conduire tire à sa fin. Au début de 2025, le Règlement sur les permis sera modifié pour que les détenteurs d’un permis de conduire d’un pays étranger qui échoueront l’examen pratique n’aient plus le droit de ...

5 décembre 2024

Les familles canadiennes devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l'an prochain

Les prix des aliments au Canada devraient connaître une augmentation de 3 à 5 % l’année prochaine, selon un nouveau rapport, mais des facteurs imprévisibles, comme les changements climatiques et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, pourraient avoir des conséquences imprévues. C’est la conclusion qui ressort du 15e rapport annuel sur les ...

3 décembre 2024

Postes Canada supprime la date limite pour écrire au père Noël malgré la grève

Postes Canada annonce qu'elle a supprimé la date limite pour son programme de lettres au père Noël en raison de la grève nationale qui a interrompu la livraison du courrier à l'approche des Fêtes. Les quelque 55 000 travailleurs des Postes ont débrayé il y a plus de deux semaines, suspendant aussi par le fait même un programme qui permet de ...