Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Et de sauver des milliers de patientes

Le dépistage précoce du cancer du sein permettrait d'économiser des millions

durée 09h00
20 mai 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Une récente étude menée par l'Université d'Ottawa a déterminé que le dépistage précoce du cancer du sein permettrait au système de santé canadien d'économiser des millions de dollars, en plus de sauver la vie de milliers de patientes. 

Quand il est détecté à un stade précoce, le cancer du sein est plus facile à soigner, la patiente ayant alors de très bonnes chances de survie. À l’inverse, un cancer du sein détecté à un stade avancé a plus de chances de coûter la vie d’une patiente et nécessite des traitements plus lourds. 

Dans les dernières années, de nouveaux types de traitements ont émergé pour soigner les cancers du sein à des stades avancés. S’ils représentent sans aucun doute un progrès pour les femmes qui en bénéficient, ils sont aussi très coûteux.

C’est en partant de ce constat que la Dre Anna Wilkinson, professeure agrégée à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et oncologue généraliste au Centre de cancérologie de l’Hôpital d’Ottawa, a entrepris de se pencher sur le rapport coût-efficacité des traitements. 

Au terme d’une étude menée conjointement avec l’Institut de recherche Sunnybrook, elle et son équipe de recherche en chirurgie, radiologie et oncologie ont pu déterminer le montant moyen qui pourrait être économisé si les femmes faisaient une mammographie chaque année dès l’âge de 40 ans. 

Pour une cohorte de femmes de 40 à 74 ans, un dépistage précoce permettrait ainsi au système de santé canadien d’économiser 459,6 millions $ au cours de leur durée de vie. Il sauverait également 3 499 vies d’après leurs calculs. 

«Le traitement pour les lésions précancéreuses coûte environ 15 000 $, illustre la chercheuse. Traiter un cancer de stade 1 coûte en moyenne 30 000 $, un cancer de stade 3, environ 110 000 $ et un cancer de stade 4 de 300 000 $ à 500 000 $.»

Des directives adaptées

Même s’il n’est pas gratuit, le dépistage précoce par mammographie permettrait ainsi au système de santé de faire d’importantes économies. Mais il faudrait pour cela que chaque province adapte sa politique en matière de dépistage pour inciter les femmes à faire des mammographies dès l’âge de 40 ans. 

«La plupart des provinces et territoires — à part le Québec et le Manitoba — ont maintenant des programmes de dépistages pour les femmes à partir de 40 ans. Comme on est dans un système de santé publique, c’est important qu’on ait cette réflexion autour de l’utilisation des ressources», avance la Dre Wilkinson. 

Elle croit d’ailleurs qu’il serait bénéfique de mener des études similaires pour analyser les coûts des dépistages et des traitements dans le cas d’autres cancers.   

«Les bénéfices apportés par le dépistage précoce en termes de vies sauvées et de complications évitées étaient déjà suffisants pour dire qu’il fallait adopter le dépistage précoce, mais le coût est un facteur supplémentaire dont on peut tenir compte.» 

Et avant 40 ans? 

Une autre étude, parue fin avril et à laquelle la Dre Wilkinson a aussi participé, montrait que le cancer du sein était en hausse chez les femmes canadiennes âgées de 20 à 40 ans. Faudrait-il donc envisager d’avancer encore davantage l’âge du premier dépistage? 

Pas nécessairement, répond l’oncologue. «Le nombre absolu de cas [de cancer du sein] pour les femmes dans la vingtaine et la trentaine n’est pas suffisamment élevé d’après moi pour justifier des programmes de dépistage à grande échelle», dit-elle. 

Toutefois, d’autres actions de préventions pourraient être mises en place, précise la Dre Wilkinson. L’oncologue préconise notamment de sensibiliser les femmes et le personnel de santé au fait qu’il est possible de développer un cancer du sein avant l’âge de 40 ans. 

Elle croit aussi que les femmes dans la trentaine devraient être incitées à utiliser des calculateurs de risque afin de pouvoir être dépistées si ce risque s’avère élevé.

Zoé Magalhaès, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


6 décembre 2024

Les conducteurs étrangers qui échouent un examen ne pourront plus conduire seuls

La tolérance de Québec envers les conducteurs en provenance de l’étranger qui échouent l’examen pratique en vue d’obtenir un permis de conduire tire à sa fin. Au début de 2025, le Règlement sur les permis sera modifié pour que les détenteurs d’un permis de conduire d’un pays étranger qui échoueront l’examen pratique n’aient plus le droit de ...

5 décembre 2024

Les familles canadiennes devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l'an prochain

Les prix des aliments au Canada devraient connaître une augmentation de 3 à 5 % l’année prochaine, selon un nouveau rapport, mais des facteurs imprévisibles, comme les changements climatiques et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, pourraient avoir des conséquences imprévues. C’est la conclusion qui ressort du 15e rapport annuel sur les ...

3 décembre 2024

Postes Canada supprime la date limite pour écrire au père Noël malgré la grève

Postes Canada annonce qu'elle a supprimé la date limite pour son programme de lettres au père Noël en raison de la grève nationale qui a interrompu la livraison du courrier à l'approche des Fêtes. Les quelque 55 000 travailleurs des Postes ont débrayé il y a plus de deux semaines, suspendant aussi par le fait même un programme qui permet de ...