L'Armada roule confortablement !

Par François-David Rouleau
L'Armada est arrivée à Boisbriand très tôt samedi matin après une défaite de 2-1 face au Drakkar vendredi soir et un voyage sur la route de plus de dix heures en provenance de Baie-Comeau.
Mais il ne faut pas croire que les joueurs avaient les traits tirés à leur arrivée. Bien au contraire, l'équipe voyage à bord d'un autobus nouveau-genre qui permet à tous de pouvoir dormir dans un lit. Reposés, ils pourront donc venir à bout du Drakkar dimanche après-midi à domicile.
Ce « multicar » est assemblé par Transport Nouvelle Génération, une entreprise basée à Saint-Augustin-de-Desmaures dans la région de la Capitale nationale. Fondée en 2008 par Jean Dupont, la flotte compte trois autobus à ce jour.
L'Armada est l'une des deux équipes de la LHJMQ à bénéficier d'un autobus où les joueurs peuvent dormir, manger, étudier et se divertir dans un environnement confortable. Les Screaming Eagles du Cap-Breton voyagent dans le second autobus du Québec.
Ce type d'autobus construit sur une plate-forme de camion permet d'accueillir 32 personnes où chacune d'entre elles dispose d'une place assise et d'un lit. En mode nocturne, tandis que les sièges et les tables se transforment en places couchées, le système électrique permet de déployer les couchettes suspendues. Une fois la transformation complétée en quelques minutes, l'autobus ressemble à un dortoir roulant.
Les hommes de Jean-François Houle ne peuvent donc pas se plaindre qu'ils sont fatigués avant une partie sur la route. L'attaquant Marc-Olivier Roy mentionne que les places ne sont pas sélectionnées de façon arbitraire ou attribuées par ancienneté. Il est bien heureux de pouvoir s'allonger lors des longs déplacements. « Pour ma part, je couche au niveau du sol parce qu'il fait plus sombre et c'est plus confortable. »
L'entreprise de Jean Dupont a répondu à la demande de la LHJMQ en offrant un service de transport à la fine pointe de la technologie. « Nous devions relever deux défis. Le premier consistait à offrir un lit à tous les occupants, peu importe leur gabarit, en ne sacrifiant pas la configuration de jour et celle de nuit. Il ne fallait pas compromettre l'une pour l'autre. Notre second défi, c'était le prix. Bien que les équipes soient solides financièrement, nous devions concurrencer le prix proposés par les opérateurs d'autobus réguliers », a mentionné le président de Transport Nouvelle Génération (TNG).
Le « multicar » jouit des infrastructures et des technologies avancées de l'industrie des camions qui est plus développée. La vie à bord ressemble à la vie quotidienne. Les joueurs peuvent naviguer sur le web et regarder des films grâce aux 17 écrans indépendants dispersés dans la cabine. Les repas sont préparés à l'arrière dans la cuisinette dotée de trois réfrigérateurs.
À chaque année, les équipes de la LHJMQ parcourent plusieurs milliers de kilomètres et passent d'innombrables heures à bord des autobus. Voilà pourquoi l'Armada a conclu une entente de cinq ans avec TNG qui a accepté du même coup de le décorer aux couleurs de l'équipe.
Un troisième multicar aux États-Unis
L'autre multicar disponible sillonne les routes du centre des États-Unis. Les Sundogs de l'Arizona, une équipe professionnelle de la Ligue centrale de hockey affiliée aux Coyotes de Phoenix dans la LHN, a retenu les services de TNG.
D'ailleurs, l'équipe dirigée par Marco Pietroniro, un Lavallois, compte quelques joueurs québécois dont les attaquants Jean-Philipp Chabot et Samson Mahbod qui ont évolué dans la LHJMQ au cours des dernières années.
« Nos autobus vont régulièrement chez nos voisins du sud. Le marché est plus grand qu'au Canada et nous sommes très fiers de cette expansion », a ajouté M. Dupont qui avait également offert ses autobus aux équipes de la série Montréal-Québec à la télévision l'an dernier.
Un départ audacieux et parsemé d'embûches
Avant que la Commission des transports ne lui délivre finalement un permis, Jean Dupont a rencontré plusieurs problèmes lors de la fondation de TNG en 2008.
Seize gros joueurs du monde des transports tels qu'Intercar, La Québécoise, Gallant et Bel Horizon se sont opposés à sa venue dans le domaine des transports et lui ont mis des bâtons dans les roues.
« Nous sommes entrés dans le monde des transports en visant la même clientèle que les transporteurs connus, mais en lui offrant un produit différent. Ils ont tenté de faire échouer notre projet car le marché ils disaient le marché saturé et croyaient que nous n'avions rien de nouveau à offrir. Mais la commission nous a tout de même donné la chance de pouvoir offrir nos services», a affirmé fièrement le président de la compagnie vouée à un bel avenir.
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