Joël Bouchard a connu deux vies dans le monde du hockey. De passage à l'émission de Réjean Tremblay sur les ondes de TVA Sports dimanche soir, le directeur général de l'Armada a longuement discuté de sa carrière de joueur et de ses occupations actuelles.

D'abord, il a évolué dans la Ligue nationale de hockey (LNH) comme défenseur avant de prendre les commandes de l'Armada de Blainville-Boisbriand, dans le circuit junior québécois.

Blessé plus souvent qu'à son tour, Bouchard n'a pas connu une carrière de tout repos en tant que joueur.

Pourtant, il a persévéré malgré l'adversité pour disputer 364 matchs en 12 saisons dans la LNH, amassant 75 points, dont 22 buts.

«J'ai eu beaucoup de blessures : je me suis fracturé la mâchoire, j'ai eu une méningite, une vraie, qui m'a vraiment amoché», a-t-il candidement avoué durant son entretien avec Réjean Tremblay, dans le cadre d’une émission diffusée dimanche soir à la chaîne TVA Sports.

Évidemment, lorsqu'une personne fait face à autant d'embuches, elle se transforme.

«Tout ça m'a rendu meilleur. Il y a eu deux joueurs de hockey : celui d'avant la méningite et celui après. Le premier stagnait. Je me limitais à faire mon travail, à ne pas faire d'erreur, à jouer à l'intérieur de mes limites.

«Je n'étais pas horrible, mais la maladie m'a forcé à me remettre en question. Quand je suis revenu, j'étais un peu plus offensif, plus impliqué. Je prenais plus de risques. Je devais me prouver aussi, parce que je devais refaire mon nom à cause de mon absence due à la maladie. J'ai définitivement été meilleur.»

Un véritable passionné

Véritable passionné, Bouchard a continué d'oeuvrer dans le milieu du hockey. Il a d'abord travaillé comme collaborateur à la radio et ensuite, à partir de 2008, comme analyste à la télévision lors des matchs du Canadien de Montréal.

La même année, Bouchard a aussi occupé le poste d'entraîneur-adjoint avec le défunt Junior de Montréal, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Trois ans plus tard, il s'est porté acquéreur de la concession du Junior, en compagnie d'autres joueurs ou anciens patineurs de la LNH et de la compagnie Québecor.

L'équipe a déménagé en banlieue de Montréal et en 2011, l'Armada de Blainville-Boisbriand est née.

Depuis, l'engouement que suscite la formation est indéniable et Bouchard prend visiblement à coeur ses rôles de président, directeur général et instructeur-adjoint.

Le développement des joueurs : une priorité

Lors des dernières séries éliminatoires de la LHJMQ, l'équipe a été impliquée dans une houleuse et physique confrontation avec le Drakkar de Baie-Comeau. Un événement disgracieux est venu ternir une série qui, jusque-là, avait offert du hockey de grande qualité aux amateurs.

Au terme du quatrième match de la demi-finale, une violente bagarre générale a éclaté. Bouchard et les autres entraîneurs ont même dû prêter main-forte aux arbitres pour faire cesser les escarmouches.

«On est en 2013, et si un des petits gars s'était frappé la tête sur la glace et avait fait le "bacon" par terre, qu'est-ce que les gens diraient?, a imagé Bouchard. Je veux bien dire que nos joueurs ont leur part de responsabilité, mais j'ai vu les vidéos. Nos joueurs n'ont jamais voulu provoquer cette bataille-là. Ils n'ont jamais eu l'intention de se battre, on venait de gagner.»

Boucahrd semble d'abord penser au développement des joueurs. Les résultats viennent ensuite.

«Je n'aurais pas hésité à suspendre des gars si les intentions avaient été mauvaises, a-t-il affirmé. Je l'ai déjà fait par le passé. Nos gars ont mangé toute une volée dans cette bagarre.»

L'ancien défenseur est bien placé pour connaître l'importance d'un bon encadrement, lui qui a traversé plusieurs moments difficiles.

«Je n’en veux pas à Baie-Comeau, je ne lance pas de pierre à personne, mais je m'en veux à moi-même, a avoué Bouchard. J'aurais dû embarquer une minute plus tôt, comme je voulais le faire. J'aurais dû y aller plus tôt parce que c'est notre devoir de protéger ces jeunes joueurs.»