Sport et études : l'équilibre est possible

Par Simon Servant
Au Collège Lionel-Groulx, près de 500 étudiants combinent sport et études. La tâche pourrait être très ardue, mais dans la majorité des cas, ces derniers réussissent à trouver l’équilibre requis pour satisfaire les exigences du cégep.
Depuis les années 90, le volet sport-études du Collège Lionel-Groulx a pris de l’expansion. Il est maintenant composé de 101 athlètes évoluant dans des compétitions allant du niveau élite au niveau d’excellence.
Le programme permet aux athlètes de trouver un équilibre entre leurs études, la pratique de leur sport et leurs entraînements. « Je peux pratiquer mon sport au niveau élite tout en poursuivant mes études parce que je peux me blesser gravement, a commenté Samuel Savoie, joueur de baseball en sport-études. Il faut être organisé et discipliné pour bien planifier son temps. » C’est le plus gros défi des athlètes.
Frédéric Bachmann, responsable du programme, a comme rôle de donner des cours d’éducation physique adaptés à l’athlète et à son sport : « Je surveille sa préparation physique et ce sur quoi l’athlète doit travailler. Parfois, ce n’est pas seulement sur le plan physique, mais aussi au niveau de la santé et de l’alimentation. C’est très précis à l’athlète en tant que tel. » Ce dernier encadre aussi l’étudiant dans ses démarches scolaires.
Des étudiants avant tout
Lorsqu’un étudiant évolue à un niveau élevé, il peut parfois avoir des difficultés à obtenir d’excellents résultats scolaires. « Ce ne sont pas tous les élèves qui réussissent à 90%, mais en général ça se passe très bien. Les règlements sont les mêmes que pour les autres étudiants du collège. Si quelqu’un échoue, on discute avec l’aide pédagogique attitré au sport-études et on trouve des solutions », a expliqué M. Bachmann.
Toutefois, il avoue qu’il a dû prendre des mesures plus draconiennes avec quelques cas exceptionnels : « Même si c’est très rare, c’est arrivé d’avoir à jeter un étudiant hors du programme. Je ne veux pas que ça diminue la crédibilité du volet sport-études et de tous les autres athlètes qui performent très bien à l’école. »
À titre de responsable du programme, M. Bachmann doit composer avec quelques professeurs plus réticents à l’idée de donner un enseignement personnalisé à l’athlète. « J’ai quelques défis avec certains enseignants, mais normalement, ils sont très compréhensifs, a-t-il mentionné. Ce n’est pas facile pour eux, mais ce n’est pas toujours évident pour l’étudiant non plus. Surtout quand il se trouve sur la route. »
De bonnes moyennes scolaires sont exigées
Avec vingt équipes des Nordiques évoluant dans onze sports, le Collège Lionel-Groulx offre une belle vitrine à ses athlètes sur la scène du sport-étudiant collégial.
Bien des gens pourraient croire que les volets sport-études et sport-étudiant font le même type de boulot et partagent les mêmes règlements. Ce n’est pas tout à fait le cas.
Le sport-études inclut les étudiants qui pratiquent leur discipline au niveau civil tandis que le sport-étudiant fait référence aux sportifs qui évoluent dans les différentes équipes des Nordiques au sein du Réseau du Sport Étudiant du Québec (RSEQ).
Une des principales différences entre le sport-étudiant et le sport-études est l’importance d’avoir de bons résultats scolaires. Certes, un étudiant qui échoue plusieurs cours et qui ne se prend pas en main pourra être jeté hors du volet sport-études, mais en ce qui concerne le sport-étudiant, la sévérité est plus grande et de bonnes moyennes sont exigées.
« Les sportifs ont un contrat de réussite à remplir au même titre que les autres étudiants du collège et s’ils ne respectent pas les exigences, ils peuvent perdre leur droit de pratiquer leur sport pour l’année en cours et même la suivante », a précisé la conseillère à la vie étudiante, Mélanie Fournier.
Il n’y a pas de moyenne à atteindre, mais les athlètes qui souhaitent rester au sein de leur équipe doivent réussir huit cours ou quatorze crédits par année. Par ailleurs, pour pouvoir accéder à la session d’hiver, ils doivent réussir au moins trois cours ou cinq crédits.
Le volet sport-études n’a pas de seuil auquel les étudiants doivent se conformer.
Beaucoup d’efforts
Mme Fournier donne beaucoup de son temps pour les Nordiques et le sport collégial : « Je gère, avec quelques autres personnes, les transports et les déplacements de nos équipes, l’achat de matériel et les inscriptions. Je m’occupe aussi des activités parascolaires, des matchs à domicile des Nordiques et de l’envoi des résultats. »
Cette dernière a déjà été témoin d’athlètes évoluant dans les deux volets, mais les cas sont plutôt rares.
Les notes sont sous haute surveillance
Le football est un sport qui demande beaucoup de discipline sur le terrain, mais il en est de même à l’extérieur. Les joueurs des Nordiques de Lionel-Groulx sont épiés à la loupe en ce qui concerne leurs résultats scolaires.
L’entraîneur-chef de l’équipe, Éric Marier, porte une attention particulière aux notes des ses joueurs et n’hésite pas à les réprimander s’ils ne répondent pas aux exigences du programme.
« Je reçois les notes sur une base régulière et je supervise aussi leurs périodes d’études, a-t-il dénoté. Si ça ne satisfait pas nos exigences, je n’hésite pas à les suspendre pour une demie ou un quart. » Il exprime toutefois que ce sont des cas extrêmement rares. Tellement rares, qu’il n’a jamais eu à expulser quelqu’un de l’équipe.
Même s’il est parfois difficile de concilier les études et le sport, le tout semble se faire de belle façon chez les Nordiques. « Je n’ai pas de problème avec mes joueurs. Ils connaissent les règlements du collège et de notre équipe et font en sorte de porter une attention particulière à leurs notes. Nous en avons même deux qui ont poursuivi en médecine », a exprimé l’entraîneur.
Somme toute, les étudiants qui pratiquent un sport au Collège Lionel-Groulx sont très bien encadrés et savent que leur talent n’est pas la seule chose importante.