« Le temps qui court » ralentit quand Lise Dion s'arrête ici

Par Josiane Yelle
Avec un maniement de l'autodérision toujours aussi efficace, Lise Dion a présenté la première d'une série de son plus récent spectacle intitulé Le temps qui court, le 4 août dernier au Théâtre Lionel-Groulx.
D'entrée de jeu, elle affirme avoir vieilli. Et à entendre les éclats de rire de son public lorsqu'elle parle de chasse aux bourrelets, de ménopause, de pilule bleue et de genou fini, on comprend qu'il a vieilli, lui aussi.
Durant la première partie, personne n'est épargné. Ni la « simili diététicienne », ni même la charmante « miss hawaïenne punch » qui l'attendait au salon de bronzage. On a toutefois une petite pensée pour son livreur de chinois qui, dit-elle, a maigri à force de livraisons en raison du départ de Marcel qui la quitte pour une plus jeune.
Encore tout neuf - c'était seulement la huitième représentation officielle - ce troisième one-woman-show amoindri assurément l'effet du temps qui passe, dont elle se dit victime.
Il en va cependant autrement lorsqu'elle se projette dans un centre d'hébergement et de soins de longue durée. Le portrait qu'elle nous brosse est si dramatique qu'on préférerait aller rejoindre les douanes à Saint-Pierre qu'elle nous avait dépeintes de façon presque attrayante quelques minutes auparavant.
Malgré quelques numéros où elle ne réinvente pas la roue - notamment sur les nouvelles technologies et sur les accommodements raisonnables -, on y passe tout de même une soirée des plus agréables où le rire et la bonne humeur se donnent rendez-vous.
Si les baby-boomers s'y reconnaîtront assurément, les plus jeunes - comme l'auteur de ces lignes - resteront peut-être un peu plus sur leur appétit.
Il faut souligner la mise en scène efficace de Michel Courtemanche dans laquelle Lise Dion se livre à plusieurs interprétations et dans laquelle l'humoriste se déhanche sans pareil lors d'un numéro de danse poteau qui finira. sur le dos.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.