Il pourrait avoir fait d'autres victimes sur la couronne nord
Par Camille Laurin-Desjardins
La police lance une offensive pour déterminer si le «violeur de la voie ferrée» a commis plus d’agressions que les neuf cas pour lesquels il s'est reconnu coupable, sur la rive nord de Montréal. Une investigation qui remonte à une quinzaine d'années en arrière.
Patrick Desjardins, aujourd’hui âgé de 36 ans, est finalement derrière les barreaux pour une série d’agressions sexuelles qui ont pour la plupart eu lieu de 1998 à 1999, à Saint-Jérôme.
Mais le sergent-détective Stéphane Goyette est persuadé que Desjardins aurait fait d’autres victimes.
«Nous avons d’autres dossiers à Blainville, à Deux-Montagnes et à Mirabel, dont on pense que M. Desjardins serait le coupable. Mais nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour en faire la preuve hors de tout doute, alors il n’en est pas accusé pour le moment.»
L’enquêteur invite toutes les victimes potentielles à dénoncer un tel acte, ce qui pourrait permettre de nouvelles accusations.
Marquées
Neuf enquêtes ont été rouvertes, en 2012, après que l’ADN de Desjardins ait été relié au viol d’une adolescente en 1999. Les policiers ont dû rencontrer à nouveau toutes les victimes. Ils sont aussi retournés sur les lieux de l’agression avec elles.
«Même si ça faisait longtemps, et que deux d’entre elles avaient seulement 10 ans à l’époque, elles se souvenaient de chaque détail. L’événement les avait beaucoup marquées.»
L’enquêteur a remarqué que la majorité d’entre elles avaient changé beaucoup d’habitudes: certaines ne peuvent plus se promener sur la piste cyclable, d’autres sont très inquiètes quand elles entendent quelqu’un arriver en arrière d’elles. C’est donc un soulagement pour lui d’avoir pu les aider à tourner une page importante de leur vie.
Enquête sans précédent
«Pour moi, cette enquête-là, c’est sûr que je vais m’en souvenir, le jour où je vais prendre ma retraite», lance le sergent-détective Goyette.
Sa plus grande fierté: avoir pu annoncer à neuf victimes que leur agresseur avait finalement été arrêté, de sept à quinze ans plus tard. Puis, mieux encore: qu’il avait plaidé coupable.
«Oui, notre travail est d’arrêter des criminels. Mais c’est aussi de rassurer des victimes. Parce que cela a vraiment eu un impact dans leur vie.»
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