UPAC: l'ex-maire de Boisbriand perd son avocat en plein procès
Par Éric Thibault
Accusé de complot pour fraude dans l'octroi de contrats publics, l'ex-maire de Boisbriand, Robert Poirier, se retrouve sans avocat, alors que son procès et celui de ses trois coaccusés est commencé depuis lundi, au palais de justice de Saint-Jérôme.
Mercredi, Me Pierre Paquin a demandé et obtenu du juge Normand Bonin la permission de se retirer du dossier.
L'avocat de la défense a invoqué qu'il se retrouvait en situation potentielle de conflit d'intérêts, puisque le cabinet pour lequel il travaille, Dunton Rainville, a aussi des contrats pour représenter la Ville de Boisbriand.
Or, M. Poirier et les autres accusés - France Michaud, vice-présidente de la firme de génie conseil Roche, Gaétan Morin, ingénieur de la même firme et Rosaire Fontaine, de la firme BPR-Triax - subissent notamment leur procès pour avoir comploté dans le but de commettre une fraude aux dépens de la Ville de Boisbriand, en raison d'allégations de collusion pour partager divers contrats publics entre certaines entreprises.
«Cheap shot»
Robert Poirier n'a pas caché son mécontentement devant le juge, s'estimant victime de «pressions faites par la mairesse» actuelle de Boisbriand, Marlène Cordato.
«Je trouve ça cheap shot de la mairesse qui utilise la partisanerie pour mettre de la pression sur mon avocat après quelques jours de procès», a-t-il avancé en cour.
M. Poirier - qui doit lui-même défrayer les honoraires pour sa défense, sans l'aide de la Ville - a dit au Journal qu'il n'avait pas encore pris de décision quant à savoir s'il comptait se représenter seul ou s'il entendait faire appel aux services d'un autre plaideur.
L'embauche d'un nouvel avocat forcerait vraisemblablement le juge à reporter le procès pendant une durée indéterminée pour laisser le temps au procureur de prendre connaissance du dossier.
La Couronne n'a encore fait entendre aucun témoin puisque des questions de droit restent encore à être débattues avant l'audition de la preuve.
Premier procès pour Marteau
Ce procès, d'une durée prévue de six semaines, est le tout premier résultant d'un coup de filet de l'escouade Marteau et de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) depuis leur création.
Des accusations de fraude, de complot, d'abus de confiance d'un fonctionnaire et de corruption de fonctionnaires ont été portées dans cette affaire par les procureurs de la poursuite, rattachés au Bureau de lutte à la corruption et à la malversation.
L'ex-mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean, qui avait succédé à M. Poirier, s'est reconnue coupable, le mois dernier, dans ce dossier lié au projet d'enquête Fiche. Sa sentence sera rendue à l'été.
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