Les déclarations d'incidents et d'accidents ont augmenté de 658 % en 10 ans

Par Josiane Yelle
Les déclarations d'incidents et d'accidents du registre local de l'Hôpital de Saint-Eustache et du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Lac-des-Deux-Montagnes, depuis sa création en 2004, ont augmenté de 658 % dans les dix dernières années.
C'est ce que relèvent les données obtenues par L'Écho de la Rive-Nord en vertu de la Loi d'accès à l'information.
De 2001 à 2005, alors que seul l'Hôpital de Saint-Eustache compilait ces déclarations, celles-ci sont passées de 761 à 1171. Par la suite, l'ensemble des établissements du CSSS les ont fait grimper jusqu'à 5015 au cours de l'année 2009-2010. Seulement en comparant ces chiffres avec ceux du registre de l'année précédente, il s'agit d'une augmentation de 27 %.
L'arrivée du registre local
Au CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes, Jean-Sébastien Touin, conseiller à la qualité et membre du comité de gestion des risques, indique qu'il s'agit d'un phénomène tout à fait comparable à celui observé dans les autres établissements de santé en raison, principalement, du projet de loi 113 adopté en 2002.
Cette loi a rendu obligatoire la tenue d'un registre des incidents et des accidents dans chaque régie régionale.
« Désormais, on est obligé de déclarer l'ensemble des événements indésirables pour lesquels on s'attendait à un résultat « x » et pour lesquels on a obtenu un résultat « y », laisse entendre M. Touin. Avant, c'était à notre bon vouloir ».
Au cours des années suivant cette nouvelle règlementation, plusieurs membres du personnel ont également reçu une formation sur la déclaration des incidents et des accidents. « Ces personnes ont été des agents multiplicateurs auprès des équipes de travail en portant les messages sur l'importance de déclarer tout incident ou accident », peut-on entre autres lire dans un extrait du rapport annuel de gestion du CSSS de 2008-2009.
Beaucoup plus d'incidents que d'accidents
Invité à commenter cette augmentation tout de même considérable, Jean-Sébastien Touin précise qu'il s'agit d'une situation inquiétante dans la mesure où elle n'est jamais souhaitable. « C'est normal, mais pas banal. »
Il indique également que ce qui est déclaré, ce sont majoritairement des incidents qui, comparativement aux accidents, sont sans conséquences pour un patient.
Celui-ci parle alors de l'alourdissement de la clientèle qui survient principalement dans les centres d'hébergement. « Si une personne tombe accidentellement de sa chaise et qu'elle ne se fait pas mal, on est tout de même tenu de faire une déclaration. Ça a donc nécessairement une incidence. »
À son avis, environ 10 % des déclarations sont des accidents qui ont entraîné des conséquences temporaires ou permanentes pour un patient. « C'est rarement quelque chose de très grave », tient-il tout de même à préciser.
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