L'explosion des bacs de dons coupe les vivres à la région

Par Josiane Yelle
L'explosion du nombre de bacs de dons de vêtements aux logos divers sur le territoire de la MRC Thérèse-De Blainville n'est pas sans conséquence sur la quantité de vêtements recueillis par les paroisses locales qui, depuis un an, connaissent une baisse significative.
Les organismes sont nombreux à implanter leurs bacs de dons : Fondation québécoise de la déficience intellectuelle, Entraide diabétique du Québec, Fondation des grands frères et grandes sœurs, etc.
Seulement sur le territoire, près d'une quarantaine de contenants se retrouvent dans les stationnements de divers commerces. Il s'agit principalement d'épiceries, de dépanneurs et de pharmacies; l'emplacement de leurs bacs vise à faciliter l'accès de sorte que les gens n'aient pas à faire de détour pour se départir de leurs vêtements.
Or, il faut savoir que les dons déposés dans ces bacs ne sont pas redistribués aux gens de la région. Ils se retrouvent plutôt à Montréal où ils sont triés et revendus.
Donner priorité à la région
Bien que la mission de ces organismes soit honorable, la Table de concertation sur la pauvreté (TCP) Thérèse-De Blainville indique toutefois qu'il devient de plus en plus difficile d'offrir une aide aux personnes de la région.
« Les paroisses et les comptoirs tirent une grande partie de leurs revenus de la revente de vêtements usagers. En plus de profiter de prix très bas, les personnes vivant une situation de pauvreté peuvent compter sur l'aide gratuite des comptoirs si elles en ont besoin. Or, la baisse des dons compromet l'un et l'autre », indique la présidente de la TCP, Paulette Clément.
Cette dernière indique que la table de concertation n'a pas l'intention de dénigrer ces organismes qui consacrent une partie de leurs profits à des causes louables. Cependant, elle précise qu'il « semble que rien ne justifie que nous ne puissions garder chez nous ce qui vient de chez nous ».
« Nos comptoirs n'auront jamais les moyens de solliciter les dons par téléphone ou de se doter d'une flotte de camions ou de nombreux bacs pour recevoir les dons. Nous avons toutefois des comptoirs vestimentaires qui offrent des vêtements à prix modiques et qui répondent gratuitement aux besoins des démunis de notre collectivité. Nous pouvons trier ce que les gens donnent et si nous avons des surplus nous en ferons bénéficier d'autres organismes », propose Mme Clément.
Sensibiliser la population
La mission de la TCP vise uniquement à informer adéquatement la population pour qu'elle puisse faire ses dons en fonction de ses valeurs, que ce soit un organisme extérieur, une paroisse ou un comptoir.
« Nous voulons seulement conscientiser les gens afin qu'ils donnent en toute connaissance de cause », conclut Mme Clément.
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