La CSSMI passe le test

Par Josiane Yelle
Trois ans après le dépôt d'un plan d'action de 17 millions $ du ministère de l'Éducation (MEC), 80 % des écoles primaires et secondaires de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI) ont dressé un portrait de la situation de la violence dans leurs établissements.
Il s'agit d'un très bon résultat si l'on tient compte des chiffres obtenus par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). En février dernier, celle-ci a demandé à 915 de ses membres, principalement des enseignants, si le plan d'action avait été mis en place dans leur milieu de travail.
Les réponses parlent d'elles-mêmes. Seulement 27 % ont répondu oui, 36 % ont dit non et 36 % ont indiqué ne pas savoir.
Sur les 244 participants ayant affirmé que le plan avait été déployé dans leur école, 56 % ont soutenu qu'il n'avait pas entraîné une diminution du phénomène de la violence.
L'échec du ministère
Le ministère semble avoir échoué à mettre en place un système de monitorage. « On se demande si ce n'était pas un plan pour sauver les apparences parce que ça n'a rien réglé », a commenté le président de la CSQ, Réjean Parent.
La problématique est pourtant soulevée depuis longtemps. En 2005, le Vérificateur général du Québec déplorait déjà l'absence de données permettant de déterminer l'ampleur du phénomène de la violence dans les écoles et recommandait au ministère de se doter d'un plan d'action pour s'y attaquer.
Après quelques années de tergiversation, en avril 2008, la ministre de l'époque, Michelle Courchesne, avait finalement accouché d'un plan d'action sur trois ans articulé autour de la création d'un portrait national devant fournir « une information étoffée ».
Toutefois, trois ans plus tard, le MEQ n'avait rien à remettre en ce sens malgré les demandes répétées de l'Agence QMI.
L'exception à la règle
À la CSSMI, 43 écoles sur 54 ont répondu aux questionnaires du MEC afin d'effectuer un autoportrait de la situation et des actions entreprises dans leur institution. La raison qui justifie les 11 absences relève d'une question de délais.
« Tous nos établissements doivent avoir mis en œuvre une stratégie d'ici 2013 et ils doivent en mesurer l'impact à l'aide d'une grille d'analyse au plus tard en juin 2016 », a précisé Johanne Marra, directrice de la formation générale des jeunes à la CSSMI.
Plus de 70 % des écoles primaires du territoire desservi par la commission scolaire a d'ailleurs déjà mis en place des programmes de prévention et de traitement de la violence reconnus.
Mme Marra a par ailleurs mentionné que la commission scolaire est l'une des seules à avoir une conseillère pédagogique attitrée à la prévention et au traitement de la violence ainsi qu'à l'éducation à la sexualité.
« Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de deux dossiers qui sont, parfois, étroitement liés. »
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