Des banderoles qui font jaser

Par Eric Mondou
En réponse à la mise en veilleuse du projet de la gare par l’Agence métropolitaine de Transport (AMT), la Ville de Mirabel a érigé trois immenses banderoles le long de l’autoroute 15 sur lesquelles on accuse le gouvernement du Québec de « dire non à la gare de Mirabel ».
« Le gouvernement a donné le mandat à l’AMT de ne pas aller de l’avant dans le projet de la gare. Le gouvernement rit des gens de Mirabel. S’il est en faveur d’une gare, qu’il l’a construise », a fustigé le maire de Mirabel, Hubert Meilleur.
Dressées de part et d’autre de l’autoroute des Laurentides, à proximité de la sortie 31 à Saint-Janvier, les trois affiches ont été mises en place la semaine dernière, au grand dam du gouvernement.
« Le ministère des Transports du Québec nous a appelés pour nous demander de les retirer. Mais ces pancartes sont sur nos terrains et pourraient très bien y rester indéfiniment », a ajouté le maire.
L’une des trois banderoles devra cependant être enlevée puisqu’elle se trouve sur un panneau d’affichage qui appartient à la Ville, mais qui est installé depuis plusieurs années sur le terrain de l’entreprise Messier-Dowty (Groupe Safran).
Joint par téléphone, Stéphane Salvignol, directeur général de l’usine à Mirabel, a insisté sur le fait que le constructeur ne souhaitait pas avoir d’affiche à caractère politique sur son terrain.
« Le Groupe Safran ne souhaite pas prendre de position politique. Par conséquent, nous ne voulons pas avoir de telle banderole sur notre terrain », a indiqué M. Salvignol.
Selon le maire Meilleur, c’est plutôt le gouvernement qui aurait sommé Messier-Dowty de retirer la pancarte du terrain en les menaçant de leur supprimer toutes subventions dans le cas contraire. M. Salvignol n’a toutefois pas voulu émettre d’autres commentaires.
Députée
Pour la députée péquiste de Mirabel, Denise Beaudoin, ces affiches comportent des propos mensongers puisque « le gouvernement a dit non au site proposé, mais pas à celui du projet de la gare ».
Cette dernière dénonce également les coûts financiers liés à ces messages. « Qui paie pour ces panneaux? Évidemment, les contribuables », a-t-elle ajouté, précisant que son bureau avait reçu énormément de plaintes vis-à-vis ces messages.
Elle a finalement précisé que des experts indépendants allaient se pencher très prochainement sur les différents secteurs qui pourraient accueillir une future gare.