Les enseignants veulent plus de reconnaissance

Par Josiane Yelle
Le Syndicat des enseignants du Collège Lionel-Groulx continuera d’exercer des moyens de pression afin d’obtenir la pleine reconnaissance de leurs diplômes universitaires et du travail qu’ils effectuent à l’extérieur des salles de classe.
C’est l’évaluation des catégories d’emploi mixtes des secteurs public et parapublic québécois, directement liée à la structure salariale, qui est à la base de cette mobilisation.
La proposition du Conseil du trésor, présentée sous forme de rapport au mois de juin dernier, entraînerait un gel de salaire équivalant à une réduction de 5 % du revenu des enseignants du collégial à l’échéance de leur convention collective en 2015. Cela signifierait que leur salaire serait inférieur à celui des enseignants des niveaux primaire et secondaire puisqu’ils enseignent moins d’heures par semaine.
Le président du syndicat des professeurs, Michel Milot, dénonce vivement l’attitude du gouvernement dont l’évaluation balaie du revers de la main l’ensemble des tâches qui sont effectuées à l’extérieur des salles de classe et sans lesquelles il serait impossible de dispenser des cours.
« C’est carrément insultant. Il y a dans cette évaluation une méconnaissance du travail que nous faisons comme professeurs, a déclaré M. Milot. Au cégep, le ministère ne nous envoie pas les cours déjà tout faits. Ce sont les professeurs, par leur expertise, qui définissent ensemble les programmes et les contenus de cours », a-t-il ajouté.
L’absence de reconnaissance des formations est également pointée du doigt par les enseignants de l’institution collégiale de Sainte-Thérèse.
« Le gouvernement a décidé de mettre en place un ministère de l’Enseignement supérieur dans lequel il a inclus les cégeps. Il doit donc être cohérent et maintenir la reconnaissance des diplômes de maîtrise et de doctorat, introduite en 2002. Ne plus le faire serait un net recul, incompréhensible pour un réseau qui fait partie de l’enseignement supérieur », a indiqué la vice-présidente du syndicat, Isabelle Pontbriand.
Moyens de pression
Depuis plusieurs semaines déjà, les enseignants « inondent de courriels » le Conseil du trésor chaque fois qu’ils font un travail qui n’est pas reconnu, ce qui aurait eu plus ou moins d’effets.
Le syndicat, qui représente 450 professeurs, tiendra une nouvelle assemblée générale le 13 novembre prochain où devrait être proposée une accentuation des moyens de pression. Tous les départements ont d’ailleurs adopté une résolution afin qu’une structure salariale indépendante de celle des commissions scolaires soit créée.
« On aimerait que la situation se règle avant d’entrer en discussion pour le renouvellement de notre convention collective », a laissé entendre Michel Milot.