Un suivi serré des viaducs s.v.p. !

Par François-David Rouleau
J’ai l’impression de vivre dans le jour de la marmotte !
La semaine dernière, un bloc de béton s’est écroulé sur une voiture circulant sur l’Autoroute 40 à Montréal. Les photos parlaient d’elles-mêmes. Il ne s’agissait pas d’un petit bloc. C’est carrément une masse qui s’est détachée d’un viaduc.
L’événement a rappelé celui de l’effondrement du viaduc de La Concorde enjambant l’autoroute 19, à Laval, en 2006. Après la tragédie, le ministère des Transports avaient lancé une grande opération visant à évaluer les viaducs et ponts de la province.
À la lumière de cet incident sur la 40 qui n’a fait, fort heureusement, aucun blessé, il appert que le ministère n’a pas vraiment appris de ses erreurs. Voilà qu’il a alerté les Québécois en déclarant que 500 structures devront être vérifiées d’urgence à l’échelle de la province.
En naviguant sur le site Web de Transports Québec, il est possible de trouver les rapports des infrastructures de chaque région. Dans la nôtre, celle de Laurentides-Lanaudière, 23 structures nécessitent des travaux majeurs, 66 des réparations et 28 un remplacement.
Sur une route près de chez vous
Sur notre territoire, un pont de Mirabel est particulièrement dangereux, celui surplombant la rivière du Chêne, sur le rang St-Étienne. Selon le récent rapport d’inspection du 1er mai 2012, il présente d’importants dommages qui affectent sa capacité à supporter les charges. Pourtant, la prochaine vérification est planifiée au cours de la prochaine année.
Aucune planification de remplacement n’est encore envisagée. Attendent-ils que le viaduc tombe pour bouger ? C’est à se le demander. C’est bien beau identifier les structures dangereuses, encore faut-il établir un plan pour les remplacer aussitôt que possible.
J’ai parfois l’impression que le réseau tombe en ruine. On retape quelques ponts achalandés pour prolonger leur durée de vie utile, on rebâtit des échangeurs inutilement immenses durant près d’une décennie mais on relègue aux oubliettes les infrastructures rurales qui nécessitent une attention particulière. Comme si ce n’était pas si grave. Pourtant, ce l’est quand on consulte les rapports.
Il ne suffit que de circuler sur le réseau routier pour témoigner des travaux à effectuer. L’incident de l’autoroute 40 devrait se révéler un sérieux avertissement. Les blocs qui sont également tombés dans le tunnel Ville-Marie à Montréal le sont tout autant.
Quand on roule et qu’on voit les trop nombreux filets apposés aux structures pour éviter les effondrements, c’est qu’il existe de sérieux problèmes. Il faut impérativement apporter les réparations nécessaires pour que des événements comme celui de l’autoroute 40 cessent et ne blessent ou tuent des conducteurs.