Dix ans après la tragédie ferroviaire
Lac-Mégantic: une marche d'étoiles lumineuses pour honorer les victimes
Par La Presse Canadienne
Des centaines d’étoiles lumineuses ont éclairé le centre-ville de Lac-Mégantic dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que des citoyens ont participé à une marche silencieuse pour honorer les 47 victimes de la tragédie qui s’est produite 10 ans plus tôt.
À 1h14 jeudi, soit à la même heure que le train a explosé au centre-ville le 6 juillet 2013, l'abbé Garrick Huang a pris la parole sur le parvis de l’église Sainte-Agnès. Il a invité les quelque 200 Méganticois réunis à marcher silencieusement à travers le centre-ville.
L’ancienne mairesse Colette Roy-Laroche a ouvert la marche accompagnée de celle qui l’a remplacée, Julie Morin, et de Pierrette Turgeon Blanchet, une figure connue dans la communauté.
Cette femme faisait partie des bénévoles qui accueillaient les familles endeuillées à l’église dans les heures qui ont suivi la tragédie du 6 juillet 2013. À l’époque, l’église Sainte-Agnès était devenue un véritable refuge pour les familles des victimes.
Lorsqu’elles sont arrivées sur le lieu de l’épicentre de la tragédie de 2013, les trois femmes ont lu, une après l’autre, plusieurs messages gravés dans la pierre de l'Espace Mémoire, un mémorial aménagé en l’honneur des 47 victimes, construites avec des roches qui avaient été retirées du centre-ville décimé.
On peut y lire «Avoir le courage d’avancer» ou encore «La vie renait chaque jour».
«Ce sont des messages d’espoir écrits par les citoyens et qui représentent la reconstruction et la solidarité», a expliqué Pierrette Turgeon Blanchet.
En prenant part à la marche silencieuse, cette ex-enseignante voulait rendre hommage à plusieurs de ses anciens élèves tués 10 ans plus tôt.
«Je pensais particulièrement à une élève qui avait eu de la difficulté au secondaire et qui semblait s’en sortir, mais qui a péri lors du déraillement du train de 72 wagons qui transportait du pétrole, a expliqué madame Turgeon-Blanchet.
Comme la plupart des Méganticois qui ont pris part à la marche, elle arborait une étoile lumineuse sur sa veste.
«C’était un beau soir d’été comme ce soir», s’est souvenue Geneviève Mayrand, une participante à la marche qui vivait à environ 300 mètres du Musi-Café, où la plupart des victimes ont péri après 1h14 le 6 juillet 2013.
Elle a fui sa maison lorsqu’elle a vu le train en feu du haut de son balcon.
Avec son amie Mélanie Marois et leurs filles adolescentes, elles marchaient pour honorer «les amis d’école et les collègues de travail» qui ont perdu la vie.
Les deux femmes ne s’entendent pas sur l’endroit où devrait passer la voie de contournement ferroviaire, à l’image de la communauté divisée sur le sujet. Elles s’entendent toutefois sur un message qu’elles aimeraient transmettre aux nombreux politiciens qui participeront aux commémorations dans leur ville, jeudi.
«Ça prend une meilleure règlementation pour le transport des matières dangereuses», a indiqué Mélanie Mayrand. «Il faut améliorer la sécurité», a renchéri son amie.
Les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault sont attendus à l’église Sainte-Agnès jeudi matin.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne
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