Le jeu à 9 sera implanté dès l’été prochain

Par François-David Rouleau
Lorsque la Fédération de soccer du Québec (FSQ) a averti les associations de soccer il y a quelques années qu’elle prévoyait implanté le jeu à neuf joueurs dès l’été 2014, la situation avait créé un imbroglio et un certain mécontentement à travers le Québec.
Dans la région, il aura fallu que les dirigeants de l’Association de soccer des Laurentides organisent une tournée pour expliquer les avantages et mettre en place les mesures nécessaires selon les analyses.
« Au départ, c’était mal reçu. Les villes étaient inquiètes, maintenant elles ont une plus grande ouverture d’esprit, a raconté la directrice générale de l’association laurentienne, Diane Lussier. Nous avons trouvé des solutions peu coûteuses qui ne créaient pas de répercussions majeures. »
Comme de fait, ce nouveau format de jeu amènera des modifications à la surface du terrain qui diminuera du même coup. Les municipalités devront donc débourser pour apporter les changements et tracer de nouvelles lignes de démarcations. Ce qui amènera évidement des dépenses.
« Nous avons visé les surfaces naturelles, a assuré Mme Lussier. Nous ajusterons les dimensions des terrains pour leur offrir une vocation de soccer à neuf. »
RaisonsLa FSQ a expliqué sa décision d’imposer ce format aux joueurs de 11 et 12 ans de niveau double lettre en raison de la progression.
Une large étude pancanadienne dans tous les sports est à la source de ces changements pour améliorer la progression et le développement du joueur à long terme.
Dans une entrevue accordée à l’Écho de la Rive-Nord l’été dernier, le directeur technique de la FSQ Éric Leroy estimait alors que ce format entraîne moins de risques d'efforts non considérés. « Si on met en relation l'âge et la physiologie de l'enfant avec la surface à parcourir, l'effort est plus adapté. Le sport évolue et il faut adapter le produit à l'âge des enfants. »
Selon la directrice de l’Association de soccer des Laurentides, la différence est trop grande entre le soccer à 7, pratiqué par les enfants de 9 et 10 ans, et celui à 11 sur un grand terrain. L’instauration de ce format de jeu amènera donc les jeunes à s’améliorer continuellement.
Avantages et inconvénients
Ce format peut compter des avantages et des inconvénients.
Selon le directeur technique de l’AS Blainville, Jean-Pierre Cériani, il sera bénéfique pour la progression du joueur car les Canadiens sont encore loin derrière techniquement par rapport aux athlètes européens et internationaux.« Les joueurs s’améliorent plus avec une pression soutenue sur une surface de jeu réduite. À neuf contre neuf, ils sont plus nombreux sur une plus petite surface. Le développement de l’athlète à long terme sera très intéressant. »
Comme le soccer est également un sport où les jeunes peuvent se développer tardivement, les petits joueurs pourront s’exprimer davantage sur un terrain réduit en démontrant leurs habiletés à manier le ballon rond.
Cependant, celui qui agit aussi à titre d’entraîneur-chef de l’AS dans la Première ligue de soccer du Québec espère que les entraîneurs enseigneront les bonnes techniques. « Sur le plan éducatif et pédagogique, ce format est génial. À savoir si nous avons les éducateurs pour ça, je n’en suis pas si sûr », s’est exprimé celui qui compte sur une solide expérience en la matière.
La FSQ aurait emprunté la tangente de certains pays européens dont la France où, dans certaines régions, le soccer à 8 est à l’essai afin d’implanter des notions tactiques pour amener les joueurs à les utiliser plus tard.