Gardienne de Blainville accusée de violence

Par Marc Pigeon / Agence QMI
Une éducatrice en garderie de Blainville avait semble-t-il une bien drôle de façon de traiter les enfants qu'elle gardait, dans sa garderie « Les p'tits amours ». Dénoncée par une voisine, prise en flagrant délit par la police, Geneviève Deslongchamps a été accusée au criminel le mardi 11 janvier dernier.
Des accusations de voies de fait simples et de voies de fait armées ont été portées contre elle, au palais de justice de Saint-Jérôme. Si l'on en croit la dénonciation, elle aurait eu un comportement violent auprès de trois jeunes victimes.
Geneviève Deslongchamps, 28 ans, a pu conserver sa liberté dans l'attente de son procès moyennant certaines conditions.
La femme de Blainville avait ouvert sa garderie en milieu familial, « Les p'tits amours », au printemps 2009.
« Je veux leur donner ce qu'il y a de meilleur, dans un environnement sain et chaleureux », écrivait-elle dans une annonce qu'elle avait publiée sur le site web magarderie.com.
Mme Deslongchamps s'affichait comme infirmière de formation, ce qui avait sans doute de quoi rassurer les parents.
Six mois plus tard, elle avait une dizaine d'enfants à sa charge, qu'elle gardait à domicile avec l'aide d'une assistante.
Parmi ces enfants figuraient plusieurs bébés de moins de deux ans.
Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, le 13 octobre dernier, une voisine aurait entendu un bébé pleurer à l'extérieur de chez elle. Sans en faire plus de cas, elle serait rentrée à la maison.
Pendant plus d'une heure
Mais environ une heure et demie plus tard, elle serait ressortie à l'extérieur et aurait constaté que l'enfant pleurait toujours. S'approchant de la haie de cèdres, elle a bien vu que l'enfant était seul à l'extérieur, ne portant pas de manteau, ni de souliers.
La voisine aurait alors fait quelques photos de la scène. Puis, elle a alerté la police.
Les agents arrivés sur place ne seraient pas intervenus immédiatement, préférant observer discrètement la scène pendant quelques minutes. Ils y auraient vu l'enfant, seul, pleurer. Puis, la gardienne serait sortie pour faire manger l'enfant.
Comme le bébé ne voulait pas d'une asperge et la lançait par terre, la gardienne aurait été vue ramassant le légume et le faire brutalement manger de force à l'enfant, notamment en lui tenant fermement la mâchoire pour y faire pénétrer les aliments.
C'est à ce moment que les policiers sont intervenus.
Garderie fermée
La garderie de Mme Deslongchamps a été fermée dès cette journée et n'a jamais rouvert ses portes.
Dans une missive qu'elle a écrite aux parents des enfants qu'elle gardait, Geneviève Deslongchamps fait référence aux gestes qui lui sont reprochés comme « une mauvaise situation, un manque de jugement, peut-être », ou un « fâcheux épisode ».
« Cela ne fait pas de moi une mauvaise personne pour autant ou une personne qui ferait du mal à un enfant », poursuivait-elle.
L'enquête de la police de Blainville, qui s'est échelonnée sur trois mois, a permis aux policiers de trouver deux autres enfants, qui auraient été victimes des gestes brutaux de l'accusée.
Les crimes auraient eu lieu « de façon répétée, mais pas à tous les jours », selon la preuve recueillie.
Geneviève Deslongchamps, représentée par son avocat Me Serge Teasdale, a été formellement accusée, le 11 janvier, devant le juge Jean Sirois.
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales, représenté par Me Caroline Buist, entend prouver que l'accusé a commis des voies de fait armées et des voies de fait simples à l'endroit de trois enfants, âgés de 15 mois, 3 ans et 5 ans, lors des crimes allégués.
Elle doit revenir devant le tribunal le 11 mars.
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