Deux conseillers doivent défendre leur intégrité

Par Eric Mondou
Le procès qui se déroule depuis quelques jours autour du partage des contrats publics à Boisbriand s’est transporté jusqu’en séance de conseil de la municipalité où deux conseillers municipaux, qui faisaient partie à l’époque de la formation de l’ex-mairesse Sylvie St-Jean, ont été appelés à défendre leur intégrité.
Mario Lavallée et Lyne Levert, aujourd’hui conseillers municipaux indépendants, ont subi les foudres de citoyens lors de la période de questions, mardi soir.
Choqué par les révélations parues dans le Journal, Patrick Thifault, qui était jusqu’au 3 novembre dernier conseiller municipal, a demandé aux élus Levert et Lavallée s’ils avaient bénéficié, durant cette période, de quelconque faveur venant d’entrepreneurs ou de fournisseurs de la municipalité.
Dans un échange particulièrement musclé, M. Lavallée a admis avoir reçu quelques bouteilles de vin ainsi que des invitations à des matchs de hockey, « mais ça finit là », a-t-il indiqué.
Pour sa part, la conseillère Levert a répété à plusieurs reprises ne jamais avoir été au fait des agissements de son ancienne chef.
N’étant pas satisfait des réponses obtenues, M. Thifault, qui a lui-même admis en janvier dernier avoir reçu 3000$ de l’ingénieur Michel Lalonde, a demandé la démission des ses deux anciens adversaires.
« Je suis désolé, mais vous ne pouvez soustraire à ça. Je demande votre démission », a-t-il indiqué, à la fin de la séance.
Système de soumissions truquées
Le 25 mars dernier, le Journal de Montréal rapportait qu’un système de soumissions truquées avait eu lieu durant près de 10 ans dans la municipalité de la couronne nord.
C’est la thèse que souhaite démontrer la poursuite dans ce procès, où l’ex-maire Robert Poirier et trois autres individus provenant de firmes d’ingénierie sont accusés. Au lieu de subir son procès, l’ex-mairesse St-Jean a décidé, faut-il le rappeler, de plaider coupable à des accusations d’abus de confiance et de fraude.
Le document de la cour obtenu par le Journal révélait entre autres que le parti Solidarité Boisbriand, dirigé entre 2005 et 2009 par Sylvie St-Jean, aurait bénéficié, en échange de soumissions truquées, de dons électoraux variant entre 5000$ et 55 000$.
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