La forêt du Grand Coteau fait jaser

Par Josiane Yelle
Les projets de la Ville de Lorraine, quant à la forêt du Grand Coteau, engendrent plusieurs questionnements. Certains citoyens croient s'inquiéter avec raison, alors que l'administration, elle, nie toute tentative de désinformation.
Le dossier concerne un règlement qui doit être adopté par le conseil de la MRC Thérèse-De Blainville. Il s'agit de modifier le zonage d'une partie de la forêt qui est protégée par une zone de conservation sur les plans d'urbanisme de la municipalité, mais qui ne l'est pas, sur les schémas d'aménagement de la MRC. Par ailleurs, il faut savoir que l'autre partie de la forêt, se trouvant sur le territoire de la municipalité, est zonée résidentielle. Celle-ci est toutefois protégée jusqu'en 2011 par une réserve foncière qui empêche toute construction.
Certains questionnent les intentions du maire
Bien que tout ait l'air conforme, certains citoyens s'inquiètent face aux intentions du maire, Ramez Ayoub. Ils croient que celui-ci souhaite extraire une partie du territoire protégé par la réserve foncière pour la céder au développement immobilier.
Cette croyance provient de l'avis public qui indique que la Ville souhaite «agrandir l'aire d'affectation «Espace vert» (celle sur le plan de la municipalité) à même l'affectation «Résidentielle en milieu paysager» (qu'on retrouve actuellement sur le schéma de la MRC) [.], de manière à ce que toute la partie de la forêt du Grand Coteau qui est située à Lorraine soit comprise dans l'affectation «Espace vert»».
Or, puisque l'avis stipule que «toute la partie de la forêt>» sera modifiée, les ex-conseillers municipaux, Lyne Rémillard et Stéphane Perron, ainsi que l'ex-candidat au poste de conseiller aux élections de novembre 2009, Jean-Philippe Meloche, croient que l'administration Ayoub joue sur les mots et tente de redéfinir le territoire de la forêt du Grand Coteau, en omettant la partie actuellement zonée résidentielle, qui représente 200 000 pieds carrés. Ainsi, à l'échéance de 2011, la réserve foncière protégeant les territoires exclus du règlement de la MRC deviendra caduque et les promoteurs immobiliers pourraient donc reprendre leurs droits sur cette portion de la forêt, croient les trois résidents.
«La célérité des démarches, la tenue en catimini d'une séance spéciale le 25 janvier dernier pour adopter la résolution, l'ambiguïté des documents publics produits et le manque de clarté dans les propos tenus par le maire; tout porte à confusion et constitue un manque flagrant de transparence dans ce dossier», croit Sylvain Perron.
La Ville se défend
À sa défense, la Ville de Lorraine indique qu'elle souhaite simplement uniformiser l'information avec la MRC afin de préserver la forêt du Grand Coteau. «La prochaine étape sera même de s'asseoir avec les propriétaires des terrains pour les acheter, afin de les inclure à la zone verte», explique le directeur général de Lorraine, Denis Leclerc, qui affirme que l'administration est plutôt en mode acquisition.
Au sujet de l'avis public, celui-ci a affirmé que personne n'a voulu jouer avec les mots et qu'ils ont simplement mentionné cette partie de la forêt, puisque c'est de celle-ci dont il est question dans le règlement.
Le directeur a donc affirmé clairement que la Ville n'avait nullement l'intention de redéfinir la forêt du Grand Coteau. Au sujet de possibles développements immobiliers, M. Leclerc a laissé entendre qu'il ferait tout pour les éviter. «Le seul moyen d'en arriver là, ce serait dans le cas où les citoyens de Lorraine refuseraient un règlement d'emprunt pour l'achat des terrains», conclut celui-ci.
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