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Profession : sage-femme

durée 14h53
17 mai 2010
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Par Josiane Yelle

Les femmes des Basses-Laurentides doivent se considérer chanceuses d'avoir la possibilité de recourir aux services de sages-femmes et de choisir le lieu où elles souhaitent donner naissance. Dans le cadre de la Journée internationale des sages-femmes du 5 mai dernier, la Maison de naissance du Boisé, située à Blainville, a fait le point sur la situation.

Pour l'occasion, ce sont des dizaines de mères et de femmes en voie de le devenir qui ont revendiqué le droit de choisir, alors qu'actuellement 98% des femmes au Québec n'ont d'autres options que d'accoucher à l'hôpital et d'être suivies par un médecin.

«Présentement, pour répondre aux besoins exprimés à travers le Québec, il faudrait quatre fois plus de sages-femmes et au moins 36 maisons de naissance», lançait haut et fort Marie-Pier Mainville, sage-femme à la Maison de naissance du Boisé.

Pour faire face à cette réalité, la politique de périnatalité, déposée en 2008, a pour objectif de mettre sur pied 13 nouvelles maisons de naissance en permettant à 10% des femmes enceintes d'accoucher avec les services d'une sage-femme d'ici 2018. Or, depuis, le nombre de maisons n'est passé que de 8 à 10, avec l'ajout de deux maisons dont les projets avaient d'ailleurs été amorcés bien avant le dépôt de la politique.

La Maison de naissance du Boisé

Dans les Basses-Laurentides, c'est depuis 2007 que les femmes enceintes peuvent recourir aux services d'une sage-femme et depuis 2009 qu'elles ont également le choix d'accoucher dans la Maison de naissance du Boisé, qui vient tout juste d'accueillir son 500e bébé.

Toutefois, c'est plus de 80 femmes qui sont actuellement en attente pour recevoir les services d'une sage-femme. «Depuis l'ouverte, en février 2007, 747 femmes ont bénéficié des services dans les Laurentides et 259 autres en ont fait la demande sans y avoir accès», indiquait Mme Mainville.

Rappelons qu'en 2005, un sondage SOM, réalisé pour le ministère de la Santé et des Services sociaux, indiquait que 24% des femmes souhaitaient accoucher en maison de naissance ou à domicile. Plusieurs sages-femmes se demandent donc pourquoi les démarches ne vont pas plus vite, compte tenu que l'ouverture de maisons de naissance permettrait, en plus, de débourber les hôpitaux.

Accoucher dans une maison de naissance

Parce qu'elle a obtenu sa place à la Maison de naissance du Boisé qu'à 16 semaines de grossesse, Valérie Turcotte a été à même de constater les différences entre un suivi effectué par un médecin et celui d'une sage-femme, lors de sa première grossesse. Il faut noter que le calendrier de suivis est le même dans les deux cas.

«La principale différence, dit-elle, c'est qu'avec un médecin, tout est fait dans l'espace de cinq minutes, alors qu'avec une sage-femme, nos rendez-vous peuvent facilement durer 45 minutes. Au début, j'étais donc presque gênée de sortir ma feuille mobile remplie de questions, alors qu'avec ma sage-femme, Marie-Pier Mainville, s'était enveloppant, chaleureux et extrêmement rassurant». La jeune maman avoue avoir apprécié son expérience. «J'ai développé une belle relation de confiance et d'amitié avec Marie-Pier. On touche à tous les aspects. Que ce soit la grossesse, l'accouchement, le couple ou la naissance d'une famille, on discute de tout ce qui peut susciter des craintes».

L'arrivée du petit Mathias

Le cas de Valérie Turcotte est d'autant plus particulier lorsque l'on sait que son accouchement a duré 36 heures. «Notre sage-femme est toujours joignable. Quand j'ai eu mes premières contractions, elle me suivait par téléphone à toutes les heures et lorsque c'est devenu plus sérieux, on s'est donné rendez-vous à la Maison du Boisé à 5 heures du matin, un samedi», se rappelle-t-elle.

«Finalement, on a passé la fin de semaine ensemble. Puisque le travail a été long, elle était toujours là pour me rassurer. Il faut savoir qu'on peut toujours décider d'être transférée à l'hôpital à n'importe quel moment. Dans mon cas, j'ai décidé de demeurer à la maison de naissance».

Lorsque l'accouchement tirait à sa fin, Marie-Pier a appelé une autre sage-femme. Comme ça, une s'occupe de la maman et l'autre du bébé. Tout s'est très bien déroulé».

Faire le deuil de sa bedaine

Après l'accouchement, la sage-femme fait un suivi auprès de la maman et du nouveau-né à trois reprises. «C'est là que l'histoire se termine et qu'on pleure, lance en riant Valérie Turcotte. Je crois que je n'ai même pas encore fait mon deuil et ça fait déjà six mois, mais toute bonne chose a une fin», conclut la jeune maman.

Peu de temps après, la jeune maman complétait une formation d'accompagnante à la naissance pour revivre l'expérience avec d'autres futures mamans!

Saviez-vous que.?

C'est en 1999 que les sages-femmes du Québec ont obtenu la création de leur ordre professionnel. La même année, une formation de quatre ans était offerte pour la première fois à l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Les sages-femmes axent leur pratique sur la prévention afin d'éviter, par exemple, les naissances prématurées qui coûtent cher au gouvernement. Dans la pratique de leur fonction, celles-ci peuvent prescrire des médicaments en ce qui a trait à la grossesse : des antinauséeux, certains antibiotiques, des compléments, etc.

Enfin, elles ont développé, au fil des années, de très bonnes ententes de services avec les ambulanciers et les gynécologues, lorsque surviennent des cas de transfert vers les hôpitaux. À la Maison de naissance du Boisé à Blainville, du 1er avril 2009 au 31 mars 2010, 42 transferts sur 217 accouchements ont eu lieu. Toutefois, peu sont urgents, puisque les grossesses avec complications ne peuvent être suivies par une sage-femme en maison de naissance. Il s'agit donc bien souvent de femmes qui désirent un épidural, par exemple.

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