Pour que le suicide ne soit pas une option
Par Josiane Yelle
Bien que la moyenne du taux de suicide par année soit en diminution de 4 % depuis 2001, quelque 80 suicides ont encore lieux chaque année sur le territoire des Laurentides. Une statistique qui s'avère encore beaucoup trop élevée, selon les organismes de prévention.
Dans le cadre du projet Ajouter ma voix, l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) et le Centre de prévention du suicide le Faubourg (CPSF) encouragent les résidents de la région à se prendre en main en allant signer une déclaration qui lance un appel à la mobilisation et qui affirme que le suicide n'est pas une fatalité.
« Tant que nous ne comprendrons pas la souffrance que ces gens vivent, nous ne comprendrons pas que, dans le fond, ils ne veulent pas mourir, mais bien cesser d'avoir mal », a d'abord lancé Julie Campbell, directrice générale du Faubourg. Cette affirmation prend d'ailleurs tout son sens lorsque l'on sait que plus de 4000 tentatives de suicide ont lieux chaque année dans les Laurentides. Quatre mille appels à l'aide, pensent les intervenants.
« Pour cette raison, nous croyons que la solution se trouve dans la sensibilisation à cette grande détresse et dans l'engagement citoyen du plus grand nombre de personnes possible », a complété Mme Campbell.
Question de culture
Selon Bruno Marchand, directeur général de l'AQPS, la question du suicide est également une affaire de culture. « Si on a compris que l'individu qui songe au suicide ne veut pas mourir, mais bien arrêter de souffrir, il faut aussi savoir que dans d'autres pays, la même personne n'envisagerait jamais cette solution, puisqu'elle n'est pas une option. Ce n'est pas une question de gènes», indique-t-il du même coup.
Mme Campbell croit également qu'il faut orienter l'offre d'aide pour les hommes. « Le set-up actuel est très féminin », croit celle-ci. Les chiffres le prouvent : 70 % des appels au CPSF sont faits par des femmes et 80 % des suicides sont commis par des hommes.
C'est l'ex-académicienne, Marie-Ève Côté, qui est porte-parole de l'événement. « À 17 ans, j'ai ressenti un véritable mal de vivre et je n'étais pas consciente de l'aide qui était disponible », indique-t-elle. Pourtant, la situation est tout autre. En plus du CPSF, les personnes en détresse peuvent trouver du soutien au CSSS des Laurentides, au Centre jeunesse des Laurentides et au Centre de réadaptation en dépendances André-Boudreau.
« Présentement, la région compte 391 signataires de la déclaration pour la prévention du suicide. L'objectif est que 1000 personnes signent pour affirmer que le suicide n'est pas une option », a précisé la chanteuse.
Faire attention aux messages
À l'approche de l'Halloween, la directrice du Faubourg a tenu à rappeler aux gens d'être conséquent dans le choix de leur décoration. « Il faut faire attention aux messages qu'on véhicule. Afficher une personne pendue n'est vraiment pas indiqué. »
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