Plus de 200 participants
Soixante-quinze organismes au congrès d'orientation du ROCL
Par Salle des nouvelles
Les 21 et 22 octobre 2025, en pleine Semaine de l’action communautaire autonome (SNACA), plus de 200 personnes, issues de 75 organismes membres du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), se sont rassemblées pour un congrès d’orientation historique. L’objectif était de définir ensemble des orientations porteuses de sens pour le mouvement communautaire Laurentien dans un monde en pleine mutation.
Qu’est-ce que ça signifie, aujourd’hui, être un organisme communautaire autonome? Comment donner du sens à nos actions dans un contexte où la montée de la droite, l’effritement de nos services publics et la polarisation sociale creusent des fossés plutôt que des ponts? Ces questions, et bien d’autres, ont nourri deux jours de réflexions, d’échanges et de foisonnement d’idées. Un moment unique dans l’histoire du ROCL, où nos membres ont pu se retrouver, s’exprimer et se rappeler qu’en temps de crise, la réponse, c’est la communauté, la solidarité et la création de liens.
Les récents sondages en vue des élections municipales le confirment : les préoccupations portées par les groupes communautaires sont celles de la population. Crise du logement, hausse du coût de la vie, urgence climatique, itinérance… À cela s’ajoutent aussi la santé et l’éducation, qui nous le savons, sont des priorités indéniables pour les citoyennes et citoyens du Québec. Pourtant, certains de ces enjeux peinent encore à trouver l’écho qu’ils méritent dans l’espace médiatique.
Historiquement, les organismes communautaires autonomes ont été créés pour améliorer les conditions de vie et défendre les droits des personnes. Nous traînons aussi en filigrane, un passé judéo-chrétien d’âme charitable qui aide « la veuve et l'orphelin » et qui a le « cœur sur la main ». Toujours aux premières loges de la détresse, des préoccupations et des besoins de la population, mais trop souvent en mode « sauveuse/sauveur » des personnes plus vulnérables.
« Notre congrès d’orientation a justement mis en lumière plusieurs vérités essentielles. Cette culture de charité, elle fait partie de notre histoire, mais elle ne s’applique plus à qui nous sommes aujourd’hui et ce que nous aspirons à être. Nous ne sommes pas de simples « ressources venant en aide», ni une dépense pour l’État. Au contraire, nous sommes des créatrices et des créateurs de richesse, porteurs d’espoir, de liens et de sens », affirme Christine Richard, présidente du ROCL. Aujourd’hui, à travers les nombreuses crises que nous traversons collectivement, notre rôle de transformation sociale est crucial plus que jamais.
« La solidarité, l’amour, la justice sociale et la démocratie n’ont jamais été aussi nécessaires qu’en ces temps de division, même si ça semble « has been ». On ne se mentira pas, le défi est immense, mais quelle est l’alternative? Se résigner? Tenter d’éradiquer les souffrances, une à une, à grand coup de charité sans s’attaquer aux causes? Non, ce n’est pas la solution », témoigne Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.
Nous devons incarner cette force de résistance, solidaire et rassembleuse. Parce que nos revendications sont celles de la majorité, nous devons incarner un mouvement qui unit la population. Il est temps de changer le récit, de revisiter nos façons de faire, de s’unir et de se réapproprier notre temps : celui qui nous permet d’aller au-delà de la charité, pour impacter sur les causes de la détresse sociale. Les organismes communautaires autonomes et la population peuvent, ensemble, défendre les droits, renforcer le filet social et protéger ce qui compte vraiment, au-delà des intérêts politiques.
