Pour la passion du hockey

Par François-David Rouleau
Le dépistage de jeunes hockeyeurs n'est certainement pas une science exacte. Ce métier exigeant nécessite une passion pour le hockey et un sens aiguisé de l'analyse. Amateur ou professionnel, le recruteur doit absolument prévoir l'évolution d'un joueur.
Voilà la lourde responsabilité que doit porter Dany Gauthier, dépisteur en chef de l'Armada de Blainville-Boisbriand. Pour compliquer sa tâche déjà ardue lors du prochain repêchage de la LHJMQ, il devra composer avec les répercussions de quelques mauvaises décisions prises par les dirigeants du Junior de Montréal l'an dernier. À long terme, les services de l'attaquant Louis Leblanc auront coûté très cher à la concession.
La surprenante saison de l'Armada et l'arrivée d'une nouvelle concession à Sherbrooke s'ajoutent également aux difficultés. Néanmoins, le directeur-général Joël Bouchard a réussi à renflouer sa banque de choix en procédant à de bonnes transactions en cours de saison.
Il pourra ainsi mettre le grappin sur un joueur dès la première ronde mais il devra ensuite attendre au quatrième tour. Au total, il sélectionnera 18 joueurs lors des 14 tours. S'il n'avait pas procédé à ces transactions, il n'aurait disposé que de huit choix. Une nette amélioration.
Le travail pour dénicher les perles rares est colossal. Bouchard devra se fier sur les rapports, le jugement et l'expérience de ses 10 dépisteurs dispersés à travers le Québec, les Maritimes et l'Ontario. Ceux-ci sont passionnés par ce sport et la découverte de nouveaux talents.
Pour guider l'organisation vers le succès et créer des listes de joueur à surveiller, Dany Gauthier a assisté à plus 240 matchs cette saison. Depuis le mois d'août, il se promène d'un aréna à un autre pour épier les équipes de la ligue de hockey Midget du Québec.
Celui qui gravite dans le monde du hockey depuis une quinzaine d'années connaît bien les besoins de son patron. « En évaluant les jeunes sur une échelle de un à cinq, nous cherchons surtout des joueurs avec du caractère munis d'une bonne vision du jeu. Ils doivent être travaillants et intenses tout en s'intégrant bien à la philosophie de l'organisation », a précisé Gauthier.
Pour y arriver, le dépisteur doit projeter le joueur dans le futur. Il doit évaluer son talent, déterminer son rang de sélection et prédire ce qu'il deviendra deux ou trois ans plus tard.
« N'importe qui peut reconnaître les meilleurs joueurs, c'est facile. Le principal défi est de prédire leur progression et le moment où ils arriveront à maturité pour remplir les besoins de l'équipe. »
Les Sea Dogs de Saint John représentent d'ailleurs le meilleur exemple. La saison dernière, ils ont fait la preuve que le repêchage peut amener une équipe à gagner un championnat. La majorité des joueurs de l'équipe avait grandi et évolué dans l'organisation. Pour y arriver, le succès au repêchage est primordial.
Un encan ordinaire
En juin, toutes les équipes de la LHJMQ se réuniront à Québec pour le l'encan annuel. Selon leurs projections, certaines d'entre elles pourraient causer des surprises même si plusieurs observateurs croient qu'il s'agira d'une cuvée ordinaire.
Pour la première fois, les 18 formations devront sélectionner des joueurs provenant de la Nouvelle-Angleterre. Alors que Dany Gauthier suppose que cette nouvelle règle a pour objectif « d'attirer plus d'Américains dans la ligue car ils sont plutôt axés vers les programmes universitaires », d'autres croient qu'il s'agit d'une mesure pour améliorer le niveau de jeu dans la LHJMQ.
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