La dernière année aura été faste en émotions pour Jean-Philippe Rousseau, mais malgré son lot de succès, tant dans la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJEQ) que dans les rangs collégiaux américains, le receveur ne prend rien pour acquis.

Alors que les Bisons de Saint-Eustache connaissaient des hauts et des bas dans leur quête pour le championnat de la division Cage aux Sports, Rousseau faisait la pluie et le beau temps sur les différents terrains de la LBJEQ.

Terminant la campagne 2014 avec une moyenne de .440 et 66 coups sûrs, deux records de concession des Bisons, le numéro 31 a ajouté neuf circuits et 46 points produits, ce qui lui a valu un top 5 dans ces quatre statistiques.

Même si la motivation n'a pas toujours été au rendez-vous, le joueur offensif de l'année a amené un changement d'attitude au sein de la formation eustachoise.

« L'an passé, je suis arrivé avec les Bisons et je ne voulais pas vraiment être ici. J'avais simplement le goût de prendre une pause. Après quelques matchs, j'ai discuté avec mes coéquipiers et je ne pouvais pas être assez égoïste envers ces gars-là pour ne pas me présenter au parc. Pour la plupart d'entre eux, le baseball n'est plus une priorité alors j'ai voulu faire en sorte qu'on ait du plaisir », a raconté Rousseau.

Recette gagnante

La saison 2014 aura agi comme un véritable point tournant dans la carrière du receveur étoile, qui semble avoir trouvé la recette gagnante pour ne pas que le baseball devienne une corvée.

« Le meilleur frappeur du baseball majeur se trompe sept fois sur dix. S'il peut se le permettre, je pense qu'on peut tous se le permettre. Si un joueur s'en fait toujours avec ses erreurs, il ne prendra pas plaisir à jouer. C'est très stéréotypé, mais c'est la vérité », a-t-il insisté.

C'est d'ailleurs ce qui aura joué un facteur dans le titre de division des Bisons. Ce dernier a même tenu à différencier la mentalité du hockey, sport chéri des Québécois, à celle du baseball.

« Il faut être très calme pour jouer au baseball. Ça ne demande pas de donner des efforts constants comme au hockey. Regardez les entraîneurs dans les majeures, ils sont assis en mâchant de la gomme et ils font deux ou trois signaux. Ils ne font rien de bien spécial. C'est un sport d'équipe, mais c'est à la fois très personnel », a affirmé celui qui fêtera ses 21 ans dans quelques semaines.

Avenir aux États-Unis

Après avoir fait un arrêt avec les Golden Eagles de Glens Falls, en 2013, le Blainvillois a évolué avec les Thunderbirds de New Mexico Junior College lors des deux années suivantes.

L'année 2015 n'aura pas débuté du bon pied pour lui, mais ce dernier aura saisi l'occasion offerte par son instructeur pour finalement se tailler un poste de régulier.

« Je ne jouais pas beaucoup et mes parents avaient l'impression de payer pour rien. Je suis allé voir mon entraîneur pour lui expliquer la situation parce que je voulais vraiment rester. Au neuvième match, j'ai obtenu ma chance parce que nous perdions par sept points après sept manches. J'ai commencé à diriger le lanceur et les choses se sont mises à bien aller. En prolongation, j'ai frappé un coup sûr et c'est moi qui est venu marquer le point victorieux », s'est-il remémoré.

Conservant la balle du match, comme source de motivation, il a pris confiance et a offert du bon baseball à son entraîneur, qui a aussi pris conscience de ses talents en défensive.

« J'ai toujours eu la mentalité de prouver à ceux qui doutent qu'ils ont tort et c'est après ce match que les succès ont débuté. Mon entraîneur a vu que l'aspect défensif était important et je crois avoir gagné beaucoup de respect là-bas. Si je n'avais pas aussi bien frappé, peut-être que j'aurais eu moins de chances, mais je crois avoir fait mes preuves grâce à mes aptitudes défensives », a mentionné Rousseau, qui a conservé une moyenne de .420 et 14 points produits en 37 parties.

Ces quelques mois passés au Nouveau-Mexique lui auront permis d'impressionner les recruteurs, qui se demandaient pourquoi il n'avait toujours pas trouvé preneur dans une université américaine. Depuis ce temps, certaines d'entre elles ont manifesté leur désir de le voir endosser leur uniforme la saison prochaine.

« J'ai discuté avec quelques universités de division II. J'ai toujours voulu jouer en division I et deux semaines avant la fin de la saison, Mississippi State s'est renseignée sur moi. J'étais flatté parce que c'est une université qui attire beaucoup de partisans. Depuis que je suis revenu, l'Université de Pittsburgh s'est aussi intéressée à mes services », a lancé le porte-couleurs des Bisons.

Il sera intéressant de voir les développements dans son dossier, mais en attendant, Jean-Philippe Rousseau tentera de mener son équipe à un premier titre de la LBJEQ depuis 2003.